Annie Muktuk et autres histoires, Norma Dunning.
Traduit de l’anglais par Daniel Grenier.
Mémoires d’encrier
« On s’approche de la sortie du fond. Les rayons du soleil nous réchauffent à travers les fenêtres. C’est à ce moment-là que je le sens. C’est à ce moment-là que je sens le vertige de la liberté qui fait battre mon coeur et qui martèle jusque dans ma tête. La liberté, elle est partout en dedans de moi. Elle est dans mes yeux. Elle me chatouille le bout des doigts et je sens le rire qui cherche à surgir de ma gorge.«
Annie Muktuk fait briller les yeux de tous les hommes et joue de sa sexualité, Elipsee est aimée par son mari qui l’emmène en retraite pour lutter contre le cancer, Tetuk, Alaq et Keenaq ont le même mari blanc qui décide joyeusement de les emmener en vacances, la déesse Sedna travaille à permettre à un vieil homme de mourir sereinement, trois sœurs unies luttent à leur façon pour se libérer d’un pensionnat autochtone …
Que dire de ces nouvelles qui n’en diminue ni la douleur ni la lumière ?
Ces textes racontent crûment et avec un humour salvateur la vie des femmes inuits : la violence, la dépossession, les croyances mais aussi l’amour, le rire et les pouvoirs de l’imaginaire …
J’ai été emportée par ce recueil lu dans le cadre de #maiennouvelles. Cheminer quelques instants auprès de ces personnes complexes m’a beaucoup émue.
Merci @memoiredencrier pour l’envoi, je suis touchée au cœur !
La couverture du recueil est une œuvre d’Annie Pootoogook, artiste inuite renommée.