Armen, Jean-Pierre Abraham
Pour ce #lundipoésie, je triche et je vous parle d’un texte qui est tout autant un témoignage qu’une œuvre poétique : Armen, Jean-Pierre Abraham.
Editions Payot
« Mais aux pires moments je sais que rien au monde ne pourrait m’obliger à partir. Quelque chose ne se dément pas : l’impression que je suis ici à ma place exacte. Pour le reste, l’incertitude qui me mène désormais si droitement, ne s’empâte pas de mots inutiles, ne se laisse pas séduire. Je ne cesse d’en sentir l’aiguille. Tout est sûrement plus simple que je le crois. Il faut dormir. Souffler la lampe.«
A l’occasion de son service militaire l’auteur découvre le phare d’Ar-Men à l’ouest de l’île de Sein. Il ressent alors comme un appel impérieux, ce phare c’est LE lieu qui résonne pour lui. Il pose sa candidature et devient, à 23 ans, stagiaire gardien de phare à l’essai pour 9 mois. Confirmé puis formé, il revient à 25 ans en tant que gardien titulaire. Commencent alors des périodes de 20 jours dans le phare avec son binôme suivies de périodes de 10 jours à terre.
Ce texte, publié presque 7 ans plus tard, est le récit très personnel de cette vie singulière et des effets qu’elle a sur l’âme de l’auteur.
Quel livre bouleversant ! Avec économie et sincérité, il m’a emmenée au cœur de l’isolement, de la routine, du doute… tout comme il m’a ouvert l’esprit sur la beauté et la force de ce lieu. C’est une pépite à partager sans modération.
Merci @silence_on_lit pour cette découverte abrupte et superbe !