Au nom des miens, Nina Wähä.
Traduit du suédois par Anna Postel.
Editions Robert Laffont
« Une vie se dessine si clairement a posteriori. Lorsqu’on la vit, lorsqu’on est emporté dans son tourbillon, on a l’impression que les choses, les événements, les mots, les actes, se déroulent l’un après l’autre ou en parallèle, et il est difficile de comprendre les liens de cause à effet. Mais ce qui est pénible aujourd’hui sera bientôt du passé, un passé lointain qui ne fait plus souffrir, que l’on remarque à peine, et c’est à ce moment-là, lorsqu’on ne se trouve plus au début, ni même au milieu, que l’on perçoit les liens entre toutes choses. Comment un événement qui semblait tenir du détail, dénué d’intérêt, ou détaché d’un ensemble, jouait tout de même un rôle significatif dans quelque chose de plus grand, sans qu’on en ait conscience.«
Tout au Nord de la Finlande vivait une famille : les parents et leurs douze ou quatorze enfants selon qu’on ne compte que les vivants ou que l’on considère la fratrie. Chacun grandit, reste ou s’enfuit mais lorsque le livre s’ouvre ils sont à nouveau réunis.
Leur histoire commune est marquée par la violence : celle du père au tempérament renfermé, celle de l’histoire de leur pays et enfin celle de leur pauvreté. Tous leurs rapports en sont imprégnés et chaque échange familial est comme le pas d’une danse bien rôdée à laquelle il est impossible de s’échapper. Et pourtant, chacun à sa façon va tenter de s’extraire du nœud collectif pour mener la vie à laquelle il ou elle aspire…
Un grand roman âpre et marquant avec une voix très particulière que je n’oublierai pas. Je vous le conseille si vous êtes prêts à plonger dans l’obscurité d’une famille pour y découvrir son principe vital.