Axion Esti, Odysseus Elytis.
Un #lundipoésie sous le soleil et le vent grec avec Odysseus Elytis et son recueil saisissant Axion Esti publié @editions_gallimard dans une traduction de Xavier Bordes et Robert Longueville.
Je vous ai sélectionné plusieurs extraits mais chaque lecture m’ouvre de nouvelles voies et de nouvelles images mentales. Je vous conseille de feuilleter longuement ce recueil.
La Passion (III)
« (…) Mais quant à moi,
À part le thym dans les fléchettes du soleil je n’ai rien su trouver
Et à part
L’étincelle d’eau dans ma barbe insoumise je n’ai rien senti
Mais rêche j’ai posé ma joue sur le grain le plus rêche
De la pierre
Pour des siècles et des siècles.
J’ai somnolé longtemps dessus dans l’anxiété du jour qui va venir
Exactement comme un soldat couché sur son fusil. (…) »
Cadeau poème d’argent
« Je sais bien que tout cela n’est rien et que la langue
que je parle n’a point d’alphabet
Vu que le soleil et les vagues sont un genre d’écriture syllabique que l’on ne sait déchiffrer qu’aux époques de chagrin et d’exil (…) »
Samedi 2 M
« En tombant ma vie (un fragment restreint de ma vie) sur la vie des autres, y laisse un trou.
Quelqu’un pourrait, en ajustant son œil à cet endroit, y voir en permanence une mer ténébreuse et une jeune fille en blanc qui s’envole de gauche à droite, et se dissout dans l’air.«
Un immense merci @annaayanoglou de m’avoir fait connaitre ce poète !