Bricoler

Une publication un peu tardive pour #lesdouxmotsdudimanche avec un mot de circonstance : bricoler.
Accrochez-vous car ce mot vient de loin !

Le verbe a été construit à partir du nom, « bricole » donc.
La bricole vient de l’italien « bricolla » au XIIIème siècle qui voulait dire catapulte, un outil qui casse, qui rompt les murailles. Par extension, la bricole a ensuite désigné les cordes permettant à la catapulte d’accomplir son œuvre. Enfin, elle a servi à décrire un parcours non linéaire, la forme de balancement ou de zigzag qu’imprimait la catapulte à sa charge.
Ces deux sens associés ont construit le sens figuré de « bricole » : un coup indirect, une tromperie, une filouterie, une ruse (comme dans : il va lui arriver des bricoles !).

Bricoler c’était donc d’abord aller par-ci par-là en zigzagant notamment quand on chassait ou quand on jouait au billard. Ce sens s’est perdu et au XVIème siècle bricoler a pris, avant de disparaître également, le sens de dire des mensonges, de tromper quelqu’un.
Ce n’est qu’au XIXème que le sens moderne est apparu pour décrire le fait de réaliser de menues besognes puis d’arranger des choses avec astuce et ingéniosité. Bricoler devient enfin le fait de réparer ou fabriquer en amateur, sans suivre les règles de l’art.

J’avoue que cette plongée dans le sens de ce mot commun m’a particulièrement réjouie 😊
Maintenant quand quelqu’un(e) me dira qu’il ou elle bricole, je me dirais qu’il ou elle hésite avant de catapulter et casser des trucs pour mieux pouvoir les réparer à sa façon. Et que c’est une bien belle ruse pour avoir du temps pour soi sous couvert de se rendre utile…

Bonne fin de dimanche et bon bricolage !