Chiens de la nuit, Kent Anderson.
Traduit de l’américain par Jean Esch.
« Mais les simples agents de police en poste à North, les flics de base, demandaient à être affectés à l' »Avenue », car ils étaient plus près du crime, et ils aimaient ce boulot. C’étaient des provocateurs, des frimeurs, des salopards, des camés à l’adrénaline qui revenaient du Vietnam, des spécialistes des heures sup’ qui se faisaient soixante mille dollars par an, des « superflics » ayant tous quelque chose à prouver, tant ils craignaient d’être des tapettes ou des trouillards ; c’étaient des purs et durs, des racistes, des sadiques, des maniaco-dépressifs qui se servaient de l’adrénaline et de la fatigue pour tenir leurs démons en respect, et qui paraissaient sains d’esprit tant qu’ils marchaient dans les rues avec un flingue ; des bons flics pour la plupart. »
Deuxième opus sur l’ancien béret vert Hanson devenu policier à Portland. Dans les quartiers pauvres de la ville, il accompagne de sa folie et de sa générosité les populations abandonnées. Drogues, alcool, prostitution, armes à feux et violences en tout genre peuplent ses journées hallucinées. En contrepoint, l’amitié, un certain code moral et la volonté de survivre rendent ponctuellement supportable cette existence.
Ce livre m’a beaucoup fait penser à « A tombeau ouvert » (Bringing out the dead) de Joe Connelly (et très bon film de Scorcese avec Nicholas Cage) pour son rythme effréné, sorte de course sans fin aux côtés de la mort.
Pas une lecture de tout repos donc mais un vrai bon roman noir bien nerveux !