Complications, Nina Allan.
Traduit de l’anglais par Bernard Sigaud.
« Le temps est même plus étrange que tu ne le crois, dit-il. La plupart des gens conçoivent le temps comme une ligne droite, une route qui va dans une seule direction. Mais j’ai toujours trouvé que le temps est plutôt comme un jardin, ou un labyrinthe, un endroit où il est possible de tourner en rond sans jamais en sortir.«
En horlogerie, une complication c’est une fonction d’une montre autre que sa fonction initiale qui est de donner l’heure (on peut penser à celles qui donnent la date ou permettent de chronométrer). Ici, les montres proposent d’autres types de complications : elles sont le fil rouge de six nouvelles composant un roman singulier où chaque personnage change d’histoire et de rôle au fil des pages. Tout gravite plus ou moins autour d’un nain horloger et au fur et à mesure que le texte avance l’étrangeté grandit et l’ambiance devient de plus en plus oppressante.
J’ai été impressionnée par ce texte virtuose où tout se trouble peu à peu et où le lecteur perd ses repères pour mieux plonger dans l’essence même du texte : interroger la perte et l’incertitude en leur donnant tout leur pouvoir créatif.
Je vous le conseille vivement ! N’essayez pas de tout bien « ordonner » dans votre esprit lorsque vous le lirez et profitez sans retenue de son étrangeté…
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