Daimler s’en va, Frédéric Berthet.
Editions de la Table Ronde
« Il avait développé un jour une théorie littéraire, et avec un tel brio, que je suis resté persuadé qu’elle était la seule valable : selon lui, le narrateur devait toujours être perché sur la branche d’un arbre au bord d’une route et, quand le personnage principal passait (au volant d’une voiture décapotable blanche, avec la radio à fond), se laisser tomber sans bruit au fond des sièges arrières, quand ils existaient.«
Daimler observe le monde avec tendresse, impatience et de façon désabusée. Il a vécu intensément ses joies, ses surprises, ses angoisses et ses peines. Il considère maintenant que la vie ne pourra lui offrir que des répétitions chaque fois plus émoussées de ces émotions premières. Alors, Daimler s’en va.
Il l’écrit à son ami Bonneval avec toute la fantaisie, la délicatesse et la résolution qu’on lui connait.
Bonneval sonné par la nouvelle tâche d’en prendre bonne note entre rage et désespoir.
Difficile de raconter ce court roman à la fois flegmatique et torturé. J’ai beaucoup pensé au privé à Babylone de Brautigan dont le regard mêle loufoquerie et justesse poignante.
Je vous conseille cette lecture particulière, une courte parenthèse dont je me souviendrai.
Merci @madametapioca @c_est_ma_kam et @readreadbird pour vos avis successifs qui ont placé ce livre sur ma route 😊