Dans la gueule de l’ours, James A. McLaughlin.
Traduit de l’anglais par Brice Mathieussent.
« Une averse tiède s’abattit sur la forêt alors que Rice redescendait de la montagne, juste assez de pluie pour rendre insupportable l’air déjà moite, dès le retour du soleil. C’était son premier été dans les montagnes de Virginie, il trouvait l’humidité irréelle et agaçante. L’air bourdonnant d’insectes était presque palpable; le jour comme la nuit, la moindre brise était parfumée : herbe mouillée, chèvrefeuille, putréfaction.«
A la recherche d’un havre où débuter une nouvelle vie, un technicien biologiste ancien trafiquant ayant échappé de peu à une tentative d’assassinat par un cartel mexicain devient le gardien d’une réserve naturelle dans les Appalaches. Au coeur du monde et loin des hommes, ce solitaire s’attache à observer et rendre compte de la vie animale du site.
Il découvre un jour une carcasse d’ours mutilée, puis d’autres et s’aperçoit peu à peu qu’il s’agit d’un trafic bien singulier. Déterminé à protéger ces animaux et leur habitat il va se lancer dans une traque qui le mettra lui aussi en danger…
Un très bon roman qui tricote, sur une base de polar simple et efficace, une narration bien plus large sur le lien entre l’homme, l’animal et l’environnement.
Les descriptions sont saisissantes et m’ont immergée dans cette nature foisonnante. L’observation et les expériences spirituelles se mêlent dans le texte avec beaucoup de fluidité tout en revenant toujours à l’action, qui nous permet de garder le cap dans une écriture parfois touffue comme un taillis…
Livre lu dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2020