Les mains du miracle, Joseph Kessel.

« Kersten le rassure. Alors Himmler va plus loin dans l’abandon, la confession. Sa souffrance n’est pas seulement physique. Il a honte de lui-même. Il cache sauvagement ses sueurs, ses nausées, ses crampes. Il faut que personne, dans son entourage, ne puisse même les soupçonner.− Mais pourquoi ? s’étonne Kersten. Être malade n’est pas un déshonneur. − C’est un déshonneur quand on commande aux S.S., l’élite de la nation allemande, qui est elle-même l’élite du monde, répliqua Himmler.« 

Au début du siècle, un jeune aspirant médecin devient expert en massages thérapeutiques, se formant notamment auprès d’un maître tibétain. Il officie à Berlin et aux Pays Bas auprès d’une clientèle aisée et influente.
Sa réputation et sa situation sont florissantes lorsqu’il est convoqué en Mars 1938 pour soigner Himmler alors à la tête des SS, de la Gestapo et responsable des camps de concentration. Il accepte cette mission qui durera jusqu’en 1945 à la mort par suicide du Reichsführer.
Durant 7 ans, cette relation pour le moins complexe – Himmler dépendant de ses soins pour pouvoir rester actif – permettra à Kersten de négocier et sauver de la mort plusieurs milliers de personnes.

Un roman à l’écriture désuète et un peu trop répétitive à mon goût. Cette histoire vraie est incroyable mais traitée de cette façon elle m’a plus agacée qu’impressionnée : on dirait que ce monsieur passe son temps à faire gémir Himmler (de douleur ou de délice) ou à faire bonne chère tout en étant soucieux de la guerre.
Je suis convaincue par la complexité de la situation décrite mais c’est comme si l’auteur ne plongeait jamais vraiment en profondeur dans la psychologie de Kersten. Cette forme de froideur (visant j’imagine à garantir la crédibilité du récit) m’a tenue éloignée de ce roman et de cette histoire ambiguë.

Merci @lettres_et_caracteres pour cette idée de lecture ! Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas lu Joseph Kessel.