Dans la mansarde, Marlen Hausofer.

Traduit de l’allemand par Miguel Couffon.

« Mais après tant d’années passées à chasser ce que je connaissais de plus désagréable, c’est-à-dire le souvenir de cette époque révolue, je ne pouvais plus maintenant me permettre de perdre la moindre minute. Je montai dans la mansarde. Sans jeter un regard sur les crayons et les pinceaux tentateurs, je pris l’enveloppe dans le tiroir, en sortis les feuillets jaunis et commençai à les lire.« 

Une femme au foyer bourgeoise dont les deux enfants ont quitté la maison raconte la routine de son quotidien. Celle-ci est soudainement modifiée lorsqu’elle se met à recevoir par la Poste, fragment par fragment, les pages d’un journal intime qu’elle a écrit quinze ans plus tôt.
La narratrice décortique ses sentiments actuels, ses réflexions sur son couple, sa perception de son entourage ainsi que toutes les pensées qui la traversent lorsqu’elle est dans sa « mansarde », la seule pièce de la maison qui soit véritablement chez elle.
Les extraits de son journal intime proposent un parallèle avec la femme qu’elle était 15 ans plus tôt lorsque, frappé de surdité soudaine et provisoire, elle a été amenée à vivre en recluse dans une cabane au cœur de la forêt.

J’ai retrouvé dans ce livre la voix sèche et distanciée de l’auteure que j’avais beaucoup appréciée dans « Nous avons tué Stella ». Cette froideur analytique me glace à la fois le sang et me réjouit intellectuellement!
Il est très facile de suivre ses pensées et ce livre m’a amenée à réfléchir à mon tour sur ma vie de « femme au foyer temporaire »😉 ainsi qu’à ce qui peut globalement « étouffer » l’expression de mes pensées ou de mes sentiments.
Et depuis, je rêve d’une mansarde…