Dernier jour sur terre, David Vann.
Traduit de l’américain par Laura Derajinski.
« J’ai hérité des armes paternelles à treize ans, à l’époque où je débordais d’hormones, où le monde n’avait plus aucune importance à mes yeux depuis que mon père avait porté son arme à sa tête. Je n’avais rien à perdre. Et j’avais été témoin de beaucoup de violence.«
Un récit réflexif qui se fonde sur l’enquête que David Vann a menée pour le magazine Esquire sur une tuerie dans une université américaine en 2008 et sur le parallèle que l’auteur fait avec sa propre enfance et son rapport aux armes après le suicide son père.
Deux questions structurent le texte : quel a été le parcours de Steve Kazmierczak avant qu’il ne devienne ce meurtrier ? Comment David Vann peut-il se « libérer » des armes de son père dont il a hérité ?
Entre solitude dans l’Amérique urbaine, recours systématique à la médication lourde pour traiter les difficultés relationnelles au lieu d’en adresser les causes et absence de réel questionnement collectif autour des armes à feu… le portrait de ce désastre inévitable est saisissant.
Une lecture instructive qui m’a dérangée, mise mal à l’aise à la fois dans le fond et dans la forme à la fois factuelle et personnelle.