Deux secondes d’air qui brûle, Diaty Diallo.
Deux secondes d’air qui brûle, Diaty Diallo.
Editions du Seuil
« Les petits frères ont le rire et l’apostrophe faciles – ou ils ont l’air borné et arrogant selon le point de vue -, et ils se promènent toujours par grappes d’une dizaine. Mais dans les faits chacun est souvent accaparé par un truc noir, insondable. Une affaire bien à lui qu’il tente de chasser, en bande et en allant plus vite que le vent. Solitaires entre eux. T’as des problèmes chez toi ? Fais de la bécane.«
Soirée estivale presque banale dans la cité : les pré-ados tournent et font des figures à mobylettes, les jeunes adultes dansent à perdre haleine, tout le monde se rassemble autour de barbecues sur la dalle au pied de la pyramide emblématique du quartier… jusqu’au moment où, la police intervient une fois de plus. Une fois de plus mais cette fois-ci, un adolescent meurt.
C’était à la fois tout à fait prévisible et insupportable. Seule une réaction locale, collective et politique permettra d’exprimer la douleur profonde de la communauté.
J’ai lu ce brûlot et il m’a terrassé. Forcément le contexte, forcément la rage, forcément la peine.
La langue m’a emportée dans sa force, sa vitalité, sa colère et son impatience.
Je suis heureuse de l’avoir lu et d’avoir découvert cette voix.