Vera, Elizabeth Von Arnim.

Vera

Traduit de l’anglais par Bernard Delvaille.
Les belles lettres éditions

« Elle n’avait jamais songé à savoir qui il était, et encore moins à le lui demander. Elle s’était contentée, parfaitement heureuse, d’appuyer sa tête sur sa poitrine.
– Oui, qui est-ce ? Mis à part qu’il est veuf, fit Miss Entwhistle. Cela, nous le savons, mais ce n’est quand même pas un métier !
« 

Tout juste devenu veuf, un quadragénaire s’éprend d’une jeune femme venant de perdre son père. Ces deuils parallèles leur donnent un point commun et nourrissent leur impression de se comprendre intuitivement. Le quadragénaire impatient est prêt à faire fi des convenances et des appréhensions de la jeune femme et de sa tante pour se remarier promptement…

Mais quel roman glaçant ! Cette description méticuleuse et répétitive des mécanismes d’emprise m’a oppressée.
Même pas une pointe d’humour british pour aider à affronter la violence étouffante de cet homme qui considère cette jeune femme de 23 ans sa cadette comme une petite fille qui doit l’adorer et se soumettre à lui.
C’est un objet, son « bébé » qu’il déplace à sa guise, qu’il punit en l’ignorant, qu’il moque en ridiculisant ses émotions.
Un texte comme un avertissement.

De la même auteure j’avais également lu La princesse Priscilla s’est échappée et Christopher et Columbus.