Dissipatio HG, Guido Morselli.
Traduit de l’italien par Muriel Morelli.
Editions Rivages
Un misanthrope se retire du monde, loin des turpitudes de Chrysopolis (la ville de l’or), et vit à l’écart de ses congénères dans les montagnes suisses. Les quelques échanges restant avec un couple de paysans et son dégoût global pour l’espèce humaine l’amènent à organiser son suicide. Prêt à passer à l’acte dans une grotte reculée, il vacille soudain puis renonce.
Lorsqu’il rejoint le monde, l’humanité a disparu. Dissipatio humani generis : le genre humain s’est volatilisé. Les machines continuent de fonctionner, la nature reprend peu à peu ses droits avec une grande liberté et il est seul, totalement.
Quel livre étrange et angoissant ! Entre observations et ruminations, la solitude est incontournable. Pas d’explications, pas de perspectives, il faut trouver en soi seul une raison de vivre.
Publié en 1977 après le suicide de l’auteur, les échos du texte avec des préoccupations contemporaines (menaces de la surconsommation, perte des liens, nature vengeresse…) sont nombreux.
Ce n’est vraiment pas une lecture sereine, plutôt éprouvante, mais elle valait le coup.