Du thé pour les fantômes, Chris Vuklisevic
« J’aurais dû me méfier. Tu n’es plus une clé, depuis que ta mère est morte, tu es un pied-de-biche. La porte entre les mondes des morts et des vivants, pour une fois qu’elle te résiste un peu, tu ne le supportes pas, alors tu cherches à la rompre. Pas besoin de talons en métal pour défoncer des portes et briser des serrures. Il suffit d’une âme en acier, d’une âme sans patience ni tendresse, sans compassion pour les plus lents, pour les sœurs qui ne savent pas bien lire, pour celles qui ont mauvaise mémoire, pour celles qui n’ont pas envie de parler ou de boire du thé, pour les fantômes qui ne se laisse pas découvrir assez vite, ni grâce ni indulgence pour personne sauf pour soi-même et sa pauvre petite misère.«