Dura Lex, Bruce da Silva.
Traduit de l’américain at Laure Manceau.
« Mulligan avait détesté chaque minute qu’il avait passé sur cette affaire. Avant Kwame Diggs, il avait vécu parfaitement tranquille sans côtoyer le mal incarné. Il se demanda s’il réussirait à chasser de ses rêves la puanteur du sang. Mais après dix ans passés à jouer et plus de trois passés à écrire sur ceux qui jouaient, il avait accompli quelque chose d’important. Il comprenait à présent ce que ressentait Rosie – et c’était un sentiment agréable. Peut-être était-il taillé pour ce genre, après tout. »
C’est en couvrant une affaire criminelle effroyable, un jeune adolescent ayant tué deux femmes et leurs enfants, que Mulligan est devenu journaliste reconnu- lui qui végétait en tant que journaliste sportif. Quelques années plus tard, alors que la peine de l’adolescent a été prolongée pour avoir attaqué des gardiens de la prison, un collègue de Mulligan se met à investiguer à son tour… sur la véracité de ces accusations qui semblent surtout un moyen de maintenir arbitrairement en prison un jeune homme dont tout le monde craint la récidive.
Dès lors ce polar devient roman noir et nous mène au coeur du dilemne : tout faire, quitte à mentir, pour maintenir un psychopathe en prison ou bien respecter la loi et prendre le risque qu’il ne tue à nouveau une fois libéré ? Quel rôle pour la justice ? Quel rôle pour les médias ? Et quel rôle pour les citoyens ?
J’ai bien aimé cette lecture facile et intense, à la fois polar qui se dévore et roman d’ambiance. J’ai moins aimé le côté « tout retombe sur ses pattes » de la fin par contre… un peu trop à l’américaine pour moi. 😂
Merci @moonpalace et @lottesofbooks pour l’idée de lecture.