Ecuador, Henri Michaux.
Editions Gallimard
« Une contrée ou ville étrangère est aussi remarquable par ce qui lui manque que par le spécial de ce qu’elle possède. En voici une raison : ainsi que d’une oeuvre d’art, il arrive que l’on dise : « C’est bien beau, mais il y manque je ne sais quels détails familiers pour être tout à fait vivante ». Une ville nouvelle, on n’arrive pas tout à fait à y croire, et si le passage au travers fut rapide, il n’en reste rien, et l’on dit : « Ce voyage a passé comme un rêve », tour que nous joue l’exotisme. Pour moi, depuis bientôt trois semaines que j’y suis, Quito ne me semble pas encore tout à fait réel, avec cette espèce d’homogénéité et de naturel que possède une ville que nous connaissons bien (si divers que soient ses aspects pour un étranger). Ce qui manque à un spectacle étranger, et je dis donc étrange, ce n’est jamais la grandeur, c’est la petitesse. »
Le poète Henri Michaux embarque de la France vers l’Equateur pour un voyage forcément marquant. Entre mal de mer, découvertes culturelles, solitude, rêverie et aventures il consigne ses pensées. A moitié journal de voyage, à moitié texte poétique ce récit est très singulier que j’ai beaucoup aimé !
Merci @calendrier.litteraire pour le post de mars dernier et cette phrase qui m’a hanté depuis 😉
« Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible. »