Le livre de poche

« Nous étions entrées, sans le voir, dans le domaine de l’implicite, des règles non dites et des silences obligatoires.« 

La Diguière, superbe maison de maître du XVIIIèe siècle. Ou plutôt maison de maîtresse car ce domaine abrite une famille de femmes, toutes viscéralement attachées à ce foyer qu’elles maintiennent tant bien que mal en état. Il faut parfois vendre des meubles ou des bijoux pour entretenir les lieux mais les femmes sont soudées et cette maison est leur cœur battant. Seulement, cette fois-ci c’est la toiture qu’il faut refaire et les meubles à vendre se font rares. Qu’à cela ne tienne, leur doyenne – une veuve à la beauté très digne – part à Vichy pour dix jours se trouver un nouveau mari argenté…

J’ai beaucoup aimé cette histoire d’amour entre une famille de femmes et leur maison. J’ai trouvé le ton très juste, j’ai aimé que les psychologies soient portées par les discussions plutôt que les descriptions et je me souviendrai longtemps de cette maison.
J’ai aussi apprécié le côté désuet de l’écriture, cette manière de raconter une histoire d’une façon très polie mais incisive, cet aspect feutré des conversations intimes dans certains milieux qui maintiennent les apparences même quand la férocité fait rage.

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Ju