Eprouver

Un verbe qui ne cesse de se déplier dans mon esprit ces dernières semaines pour #lesdouxmotsdudimanche : éprouver.

Ce verbe a deux usages : un usage où le sujet est le réceptacle de l’action et un usage où il en est l’initiateur.
Dans le premier usage, éprouver quelques chose ou quelqu’un c’est lui faire traverser une expérience qui permettra de mesurer sa valeur. On peut ainsi éprouver la résistance ou la souplesse d’une matière comme l’on peut éprouver la loyauté ou l’optimisme d’une personne. Progressivement – et dans des cultures où la souffrance est présentée comme un moyen de mesurer la foi ou la moralité – cette action s’est teintée négativement et on pourra dire qu’éprouver quelqu’un c’est lui faire subir des choses pénibles et douloureuses pour voir « ce qu’il ou elle a dans le ventre ».
Dans le second usage, éprouver une sensation ou une émotion c’est la vivre intensément qu’elle soit agréable ou déplaisante, la ressentir profondément – parfois au point que cette expérience soit transformatrice pour le corps et/ou l’esprit.
Le mot vient de prouver et du latin probare : vérifier, rendre croyable, démontrer. Au XIIème esprover c’est vérifier, constater quelque chose.

Ces derniers mois ont éprouvé mes proches et moi-même pour de multiples raisons. Nous avons éprouvé, physiquement comme moralement, des états intenses. J’ai le sentiment que ces « épreuves » sont venues questionner, mesurer et bouleverser nos convictions, nos croyances, nos relations et notre façon de considérer la vie. C’est aussi tout un travail, qui peut parfois sembler vain, que de tenter de passer de celui ou celle qu’on éprouve à celui ou celle qui éprouve…
Bref, après ces considérations personnelles, je vous souhaite un dimanche soir plein de sensations, de sentiments et d’expériences qui vous fassent vibrer.