La colère, S. A. Cosby.

Traduit de l’anglais par Pierre Szczeciner.
@sonatineeditions

« Le seul chemin qui s’ouvrait à eux était sombre comme la mort et pavé de mauvaises intentions.« 

Ike et Buddy vivent en Virginie Occidentale. Comme l’un est un Noir avec un peu d’argent et que l’autre est un Blanc pauvre et raciste, cela revient à dire que tout les oppose. Pourtant, ils ont en commun d’avoir fait de la prison et d’être des connards homophobes au point d’avoir chacun renié leur fils.
Justement, ce n’est que lorsque leurs fils -mariés l’un à l’autre et pères d’une petite fille – se font assassiner qu’ils vont se rencontrer.
Comme la police ne s’active pas vraiment, les deux brutes vont mener l’enquête à leur façon : avec colère, violence et détermination.

J’ai mis du temps à dépasser la première couche de ce polar nerveux : un enchaînement de scènes survoltées, de la bêtise haineuse, des scènes violentes façon gore.
Si je ne m’étais pas concentrée j’aurais raté sa profondeur : comment ces hommes mesurent peu à peu le piège dans lequel leur éducation et leur environnement les maintient, comment ils découvrent quelques bribes de la vie de leurs enfants à qui ils n’ont pas su parler, comment ils en arrivent peu à peu à se poser des questions intimes et personnelles.
Je m’interroge encore sur ce que je pense de ce livre si ce n’est qu’il est une démonstration parfaite de ce que bell hooks décrit dans son essai « La volonté de changer : les hommes, la masculinité et l’amour » (et c’est déjà pas mal!)