La fille du sculpteur, Tove Jansson.

La fille du sculpteur

Traduit du suédois par Catherine Renaud.
Editions La Peuplade

« Explosion est un mot magnifique et très grand. Plus tard, j’ai appris d’autres mots, comme ceux qu’on ne peut murmurer que quand on est seul. Inexorable. Ornementations. Profil. Catastrophique. Electrique. Comptoir colonial. Ils deviennent encore plus grands quand on les répète plusieurs fois. On les murmure encore et encore pour laisser le mot grandir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien d’autre que le mot.« 

Les souvenirs de l’enfance s’égrènent et prennent des allures tour à tour poétiques, fantastiques, solaires ou vaguement inquiétants. Les parents artistes sont aux prises avec leurs humeurs et leurs élans créatifs, ils enchantent un monde peuplé de statues et d’animaux sous les yeux ébahis de leur fille à l’imagination au moins aussi fertile que la leur. Entre la ville et l’île, tout un univers magique surgit ligne à ligne.

Chaque été, je plonge dans les grandes vagues de l’écriture tonique et joueuse de Tove Jansson et c’est toujours le même délice ! Il y a quinze jours je me suis offert une première excursion estivale dans le cadre du bookclub @pages_sauvages. Certains passages m’ont semblé familiers, comme lorsqu’on arpente les mêmes sentiers années après années.
J’ai été à nouveau conquise par cette langue complexe et poétique, cette capacité à ouvrir les portes d’un imaginaire enfantin en redoublant sa puissance par la maîtrise de l’autrice chevronnée.
Prochaine étape, « Voyages sans bagages » !