La mort et le printemps, Mercè Rodoreda.

La mort et le printemps

Traduit du catalan par Christine Maintenant et Claude Bleton.
@limaginaire_gallimard

Un village dans la montagne, au beau milieu d’une nature aussi séduisante que dangereuse. En haut, la maison du maître, en bas le village risquant perpétuellement de disparaître emporté par l’érosion ou les eaux. Pour que ce monde et ses habitants perdurent, tout un système de codes et de rituels est maintenu avec piété et aveuglement.
Le narrateur, jeune garçon de quatorze ans confronté à la mort et aux premiers émois amoureux, observe et témoigne de ce mode de vie insensé.

J’ai été fascinée par ce roman : il m’a troublée comme quelque chose de beau et vénéneux à la fois.
Il m’a fait pénétrer dans un univers à la fois limpide et incompréhensible, violent jusqu’à l’horreur, délicat à s’en émerveiller. Je sais que j’y penserai souvent comme une vision qu’on a eu en songe et qui semble pourtant plus réelle que ce que l’on vit.
J’ai souvent pensé aux textes de C. F. Ramuz pendant ma lecture, pour la présence si forte de la nature et la sensation d’être face à un microcosme totalement hermétique.
L’écriture elle aussi évolue en miroir de l’histoire, elle se désagrège peu à peu, revient à l’état sauvage et c’est très beau.