Peau, à propos de sexe, de classe et de littérature, Dorothy Allison.

Peau

Traduit de l’anglais par Nicolas Milon et Camille Olivier.
Editions Cambourakis

« Chaque fois que je m’assieds pour écrire, j’ai très peur que tout ce que j’écris ne me révèle que je suis le monstre qu’on m’a toujours dit que j’étais, mais c’est une peur personnelle, quelque chose que je dois affronter dans tout ce que je fais, dans chaque acte que je considère avec attention. C’est le souffle de la mort et du déni.« 

En s’appuyant sur son expérience personnelle de femme blanche née dans la pauvreté, lesbienne et militante pro-sexe, l’autrice explique – entre autre – comment nos pratiques sexuelles sont à la fois révélatrices de nos préjugés et de formidables terrains d’émancipation.
Dans cette série d’articles et d’interventions très personnelles et intimes, elle creuse sans fard et sans concession ce qui constitue son identité, ce qui la menace, ce qui la renforce et comment l’écriture lui permet de vivre pleinement.

J’aime Dorothy Allison de tout mon cœur : j’aime sa franchise brutale, son intelligence déterminée, sa joie et sa vigueur. Cet essai est une brillante démonstration que l’intime est politique. Raconter son intimité est risqué, parfois très coûteux mais aussi un levier puissant pour changer collectivement nos façons de percevoir le monde et d’agir. Quand je lis Dorothy Allison, je plonge dans un univers qui n’est pas du tout le mien, qui peut me déstabiliser voire parfois m’effrayer mais qui ouvre aussi en moi de nouveaux espaces de liberté précieux.