La panne, Friedrich Dürrenmatt
Traduction de l’allemand d’Armel Guerne.
« Il n’y a pas d’innocence qui tienne, mon jeune ami ! Et dites-vous bien : ce qui importe, ce qui décide de tout, c’est la tactique ! Ce n’est plus de l’imprudence, croyez-moi, c’est de l’impudence que de prétendre à l’innocence devant notre tribunal, si vous voulez bien me permettre d’exprimer la chose en termes mesurés. Il serait beaucoup plus adroit, tout au contraire, de s’avouer coupable et de choisir soi-même le chef d’accusation : la fraude, par exemple, si profitable aux hommes d’affaire !«
Un représentant de commerce tombe en panne près d’un petit village. Les auberges étant complètes il est amené à passer la soirée et la nuit dans la demeure d’un juge à la retraite qui lui offre aimablement l’hospitalité. Il dînera en bonne compagnie avec notamment un avocat et un procureur également à la retraite. Ces amis l’invitent durant ce dîner à jouer à leur jeu favori : un procès dans lequel il prendra le rôle d’accusé. La soirée sera intense et son issue radicale.
Un excellent roman qui met en scène des vieillards truculents qui débattent avec ardeur de questions éthiques. Ils permettent à l’auteur de faire monter la tension avec élégance et de déconstruire la vie d’un homme quelconque en lui conférant l’aura du drame.
J’ai admiré l’écriture – très classique – terriblement efficace.
Merci @virginie_vertigo pour cette bonne idée de lecture!