La poésie de Guillaume Apollinaire
Après avoir lu « En nous beaucoup d’hommes respirent » de Marie-Aude Murail, ce #lundipoésie est évidemment dédié à Apollinaire le ténébreux, l’amoureux séducteur, le soldat poète.
Il était très dur de choisir entre les poèmes qui sont chers à mon cœur.
Je vous propose finalement ‘Nuit Rhénane’ extraite du recueil Alcools et qui s’accorde particulièrement à mon humeur du moment…
« Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été
Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire. »