Traduit de l’anglais par Roger Kann et Bertrand Fillaudeau.
Editions Corti

« D’ailleurs il y aurait beaucoup à dire sur les fables qui circulaient à l’époque dans ces contrées lointaines. On croyait dur comme fer aux manifestations des esprits bons ou mauvais, constamment révélés au cours de la vie humaine ; un grand nombre passaient pour des messagers du Seigneur. On prenait la Bible, on laissait les pages s’ouvrir au hasard ; le premier texte venu était regardé comme une révélation divine, un ordre. On entendait des bruits qu’on ne parvenait pas à identifier ; ils étaient dus probablement aux esprits malins qui n’avaient pas encore été chassés des régions désertiques où ils avaient si longtemps régné.« 

En 1691, Loïs – tout juste âgée de dix-huit ans et fraichement orpheline – quitte son Angleterre natale pour les Etats-Unis où elle espère être accueillie et protégée dans la famille de son oncle. Perdue dans un environnement qui lui est profondément étranger, elle découvre une famille religieuse et puritaine à l’extrême qui rejette sa foi européenne. Entre intolérance, jalousie et angoisse, peur des « indiens » et de leur paganisme, tout est prêt pour que cette petite communauté déverse sa violence sur un bouc émissaire…

Pas trop de suspense pour cette histoire relativement connue mais j’ai apprécié la façon simple et assez froide qu’à l’autrice de la raconter. Loïs est une héroïne de choix – pure, douce, attachée à sa famille et à sa foi – pour souligner par contraste la mesquinerie et l’enfermement d’une population de colons qui cherche à tout prix un cadre moral pour s’installer et se différencier des « sauvages ».
Le climat est bien pesant et donne envie de courir dans la nature pour s’aérer le cerveau et les bronches.

J’ai eu le plaisir de faire cette lecture dans le cadre du bookclub #lesorcieresdelalitterature proposé par @lili_desbellons et dédié ce mois de juin à Elizabeth Gaskell. Je pense d’ailleurs me réserver un petit pavé de l’autrice pour les vacances estivale