La vie lente, Abdellah Taia.
Editions Point
« J’étais en apparence si libre à Paris, si maître de moi, si réfléchi, si cultivé, si indépendant. Mais malgré moi une nostalgie du monde d’avant m’habitait désormais jour et nuit. Pas une nostalgie des gens du Maroc et de leur dictature stérile, la famille et tout ça, non, non. Plutôt une nostalgie des sensations fortes, violentes, trop violentes que je ressentais en traversant ce monde. Le monde. Ici, à Paris, on ne me regardait pas, personne ne jouait avec moi, ne faisait attention à moi. Je pouvais passer des jours et des jours sans parler à personne.«
De nos jours, Mounir, quadragénaire marocain homosexuel vit de façon précaire dans un appartement rue de Turenne à Paris. Au-dessus de son logement, Mme Marty, octogénaire isolée vit dans les quelques mètres carrés qu’elle a mis une vie à acquérir. Entre eux se noue une relation fondée sur leurs fragilités mutuelles.
Mais un jour tout dérape et la police intervient. C’est le début d’un engrenage pour Mounir : le fait qu’on le soupçonne de terrorisme le plonge dans un désarroi profond et fait remonter en vagues destructrices des souvenirs douloureux…
J’ai lu ce livre grâce à la chronique estivale d’@lectures_sur_ordonnances et j’ai bien fait ! J’ai été emportée par les pensées de Mounir, j’ai vibré avec lui et eu peur aussi parfois. Sa sensibilité m’a touchée au cœur, sa capacité à voir surgir la beauté, à la désirer si fort qu’elle ne peut qu’advenir.
A mon tour de vous conseiller ce roman qui mêle le plus dur au plus doux.