L’aliéniste, Joachim Maria Machado de Assis.
Traduit du portugais par Maryvonne Lapouge.
Editions Métailié
« La folie, objet de mes travaux, était jusqu’à maintenant une île perdue dans l’océan de la raison ; j’en viens à soupçonner qu’il s’agit d’un continent.«
Simon Bacamarte, aliéniste tout juste diplômé, revient s’installer dans sa ville natale – une bourgade de province brésilienne. Fort de ses apprentissages européens, il convainc rapidement la municipalité de lui permettre d’ouvrir la Maison verte, un asile dernier cri. Car Simon a un objectif scientifique très clair – il veut analyser et définir la folie – et un champ d’intervention non moins clair : la population de la ville.
C’est le début d’un grand tourbillon car l’aliéniste est rigoureux dans sa logique et chaque habitant est susceptible d’être atteint par une manie nécessitant son internement…
Quelle bourrasque que cette novella écrite en 1882 ! Elle manie la concision, l’ironie et la satire politique avec adresse. Je me suis bien amusée à observer ce savant prêt à interner tout le monde et interrogeant constamment les critères de la folie pour mieux les affiner au point d’envisager de libérer tous ses patients et rester le seul malade dans son propre asile.
Je vous conseille cette lecture courte et très moderne.