L’attrapeur d’oiseaux, Pedro Cesarino.

Traduit du portugais par Hélène Melo.
Editions Rivages

« Je constate que le temps a passé depuis les premières fois, quand ces épopées en amont du fleuve me fascinaient et me transformaient. Maintenant, à quoi bon tant d’efforts? Ça n’a plus vraiment de sens et je n’ai plus l’âge de mettre à l’épreuve mes capacités à me dépasser. Mes limites ont déjà été franchies, elles sont devenues bien trop familières et se sont émoussées.« 

Un anthropologue expérimenté, fatigué mais pas encore totalement désabusé revient en Amazonie auprès d’une tribu qu’il connait bien pour une mission qui lui tient à cœur : recueillir enfin l’histoire complète de « L’attrapeur d’oiseaux », un mythe fondateur dont il n’a pu saisir que des bribes pour l’instant.
En huit chapitres au présent et à la première personne, on plonge avec cet homme dans les préparatifs du voyage en amont du fleuve, les crises de fièvre, les coutumes locales, le quotidien et le spirituel, l’altérité jamais absente et la collecte de ce récit important.

Ce texte plutôt court m’a séduite : il est très singulier, plein d’un humour grinçant, d’une écriture à la fois sobre et très riche
La façon dont l’auteur choisit une narration qui semble donner la main au personnage de l’anthropologue et s’en sert pour troubler et questionner nos représentations est très adroite.
Je suis très contente de l’avoir lu !