L’avortement, une histoire romanesque en 1966, Richard Brautigan.
Traduit de l’Américain par Georges Renard.
« Il y avait aussi quelque chose d’étrange dans son aspect, quelque chose que je ne savais pas trop comment exprimer parce que son visage était comme un labyrinthe parfait qui, pour l’instant, me détournait de quelque chose.«
Le héros de ce livre est un bibliothécaire d’un genre particulier : il tient la bibliothèque qui recueille les manuscrits oubliés ou refusés par les maisons d’édition. Il suffit à chacun d’arriver à tout heure du jour ou de la nuit et de donner son manuscrit, le narrateur note alors le sujet du texte, le nom de l’auteur ainsi qu’un commentaire et l’on se trouve déchargé de ce qu’on a écrit. Il accueille un jour une jeune femme sublime et chavirante au nom prémonitoire : Vida. Elle vient déposer un texte vengeur à propos de ce corps qui l’encombre et dans lequel elle ne se reconnait pas. Une confiance particulière se noue entre eux où chacun se révèle puis l’amour et enfin une grossesse qui conduira à l’avortement du titre. Cet avortement sera le déclencheur qui fera sortir le bibliothécaire de son abri livresque pour se rendre au Mexique. Cette deuxième partie du livre est tout aussi importante et fera grandir les amants.
J’ai adoré ce livre ! Les mots sont tendres, poétiques et moqueurs; le réel et l’imaginaire s’entremêlent dans un roman d’apprentissage qui est tout sauf didactique.
J’ai souri, eu la gorge serrée, franchement ri, été émue de reconnaître dans le texte des instants fugaces propres au début de l’amour.
Merci @lectrice.urbaine pour cette découverte! Un délice simple que je vais très certainement offrir autour de moi…