Le matin est un tigre, Constance Joly.

« Elle sait brusquement ce dont elle a besoin. Elle a besoin de poésie. D’un espace où les mots sortent de la clôture des sens. Elle les visualise comme des moutons sautant par-dessus la barrière, des mots libres, dans de grandes prairies tendres. »

Une mère voit soudainement sa fille adolescente tomber malade et la médecine impuissante à la soigner. Sa vie personnelle en est bien sûr profondément ébranlée et cette angoisse devient pour elle une deuxième valise à traîner. La première, déjà bien encombrante, était celle de l’absence de relation physique avec son mari alors qu’ils s’aiment toujours.
Rêveuse à l’imagination puissante, elle est peu à peu convaincue qu’un chardon pousse dans la poitrine de sa fille et qu’il lui faut trouver dans sa propre histoire, ses propres émotions, une antidote à cette maladie.

Je n’ai pas été convaincue par ce texte malgré de nombreuses qualités. J’ai apprécié la simplicité et l’inventivité des images et j’ai ressenti de l’empathie pour cette mère qui ne peut pas admettre son impuissance et souhaite être une fois encore celle qui materne et réconforte.
J’ai été pourtant agacée par l’écriture que j’ai trouvée tarabiscotée, comme dans une recherche trop systématique de la poésie.