Le médecin de Cape Town, E. J. Levy.

Le médecin de Cape Town

Traduit de l’anglais par Céline Leroy.
Editions de l’Olivier

« Ils ont raison bien sûr, ceux qui disent que je n’étais pas une femme faisant semblant d’être un homme : j’étais quelque chose de bien plus choquant – j’étais une femme qui avait arrêté de faire semblant d’être autre chose, une femme qui n’était qu’une personne, l’égale de n’importe qui d’autre – en étant simplement moi-même : une personne qui avait de l’esprit, était difficile, charmante, têtue, brillante, en colère, je ne faisais plus semblant de ne pas être cette personne« 

Née à Cork dans une famille endettée par l’aveuglement d’un père et d’un frère, Margaret brille par son intelligence, sa soif d’apprendre et son goût surprenant pour l’anatomie. Partie à Dublin avec sa mère pour tenter d’émouvoir un oncle célèbre et obtenir de lui un peu d’argent, elle fait la rencontre du général Mirandus qui lui propose – pour s’extraire de sa condition – de se travestir en homme.
Ainsi nait Jonathan Perry, qui deviendra un chirurgien militaire renommé et voyagera de par le monde.

J’ai dégusté ce roman historique (fondé sur la vie de Margaret Bulkley qui devint le docteur James Barry) à l’écriture fluide et dont la narratrice s’émancipe ou ploie selon les injonctions de son corps et du regard de la société. Seins bandés, arrogance et maintien altier, œil de velours et attention portée aux dames … ces exercices permettent l’accès au savoir, au pouvoir et au vaste monde. Cela n’empêche nullement les amours contrariées et les questions existentielles par contre.
J’ai préféré la première partie fonctionnant comme un roman d’apprentissage à la seconde qui s’attarde plus sur les sentiments amoureux et que j’ai trouvée moins travaillée à mon goût.