Le soleil sait, Odysseas Elytis.
Le retour du #lundipoésie avec un autre recueil d’Odysseas Elytis enfin trouvé !
Une édition bilingue publiée chez @cheyne_editeur et traduite par Angélique Ionatos chanteuse et compositrice grecque. Je vous partage deux textes qui m’ont soufflée et emportée.
« Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai trouvé le courage d’ouvrir le petit potager comme un cercueil. M’ont sauté à la figure les odeurs, celles du citron et de l’œillet.
Ensuite j’ai écarté les années, les pétales frais, et voilà : ma mère avec un grand chapeau blanc et la vieille montre en or pendue à sa poitrine.
Triste et attentive. Elle observait quelque chose derrière moi.
Je n’ai pas eu le temps de me retourner pour regarder car je me suis évanoui. »
In « Journal d’un avril invisible« .
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« (…) Le soleil sait. Il descend en toi pour regarder
Car l’extérieur n’étant que reflet, c’est dans ton corps que
la nature demeure et de là elle se venge
Comme dans une sauvagerie sacrée pareille à celle du lion où de l’Anachorète
Ta propre fleur pousse
que l’on nomme Pensée
(Bien que lettré, j’arrivais de nouveau là
Où la nage m’a toujours mené) (…) »
In « Parole de juillet ».
Merci @annaayanoglou pour ce conseil de lecture dont la beauté persiste !