Les Grâciées, Kiran Millwood Hargrave.
Traduit de l’anglais par Sarah Tardy.
« Sur le port, le pasteur trépigne, se réchauffe les mains en soufflant dessus. Maren ressent une certaine satisfaction à le voir ainsi frissonner, lui qui leur assène toujours que l’amour de Dieu est la seule chaleur dont elles ont besoin.«
Au XVIIème siècle, un petit village norvégien perd brutalement tous ses hommes lors d’une tempête mortelle. Les femmes sont hébétées puis s’organisent peu à peu pour survivre. Entre celles qui se réfugient dans la foi et le foyer et celles qui prennent les rames pour nourrir les survivantes, la trêve n’est que de circonstance. L’arrivée d’un « délégué » du roi, un Ecossais spécialiste reconnu de la chasse aux sorcières, va mettre en péril cet équilibre durement conquis…
Trois femmes structurent ce récit oppressant à l’ambiance insulaire battue par les vents et rongée par le sel. Maren, jeune femme au tempérament indépendant ayant perdu père, frère et fiancé dans la tempête. Diinna, jeune Samie que la perte de son mari rejette aux marges du groupe des femmes et qui est soupçonnée de sorcellerie à cause de ses coutumes autochtones. Ursula, dite Ursa, jeune épouse du chasseur de sorcière, arrachée à son enfance et à la maison de son père par ce mariage de raison puis projetée dans une île violente et inconnue. Autour de ces trois femmes (et d’une galerie d’autres aux portraits très évocateurs) la tragédie se noue de façon irrémédiable.
Une fois le livre fini, je n’étais pas très convaincue. Je trouvais que la fin n’était pas satisfaisante, certains moments peu crédibles et je me disais que j’allais vite oublier l’histoire. En y réfléchissant un peu, je confirme ces premières impressions mais je sais que l’ambiance de l’île et des relations entre femmes me restera.
Rien pour cette ambiance, et si vous voulez vous abstraire de votre monde pendant quelques heures, je vous le conseille donc 😊