Les vilaines, Camila Sosa Villada.
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Laura Alcoba.
Editions Métailié.
« J’ai passé beaucoup de nuits à prier et prier encore pour qu’au réveil la vie soit différente, pour que le lendemain soit un autre jour. Au début, je prie pour changer, pour être comme ils veulent que je sois. Mais à mesure que je plonge dans cette foi chaque jour plus intense, je commence à prier pour me réveiller, le lendemain, transformée en la femme que je veux être. Transformée en la femme que je sens à l’intérieur de moi, de manière tellement claire que je passe des heures à prier pour elle.«
Tante Encarna veille sur la communauté trans de Cordoba, celle qui propose ses charmes dans un coin particulier du parc local – entre extravagance sublime et peur panique des mauvaises rencontres.
Tante Encarna a fait de sa maison un asile et celles qui honorent ses règles y trouvent un soutien et une communauté revigorante. Lorsqu’Encarna et ses filles – Les Vilaines – trouvent dans le parc un nourrisson abandonné, elles l’emportent en douce pour le chérir.
J’ai trouvé ce roman saisissant, son écriture est râpeuse et sans retenue tout en étant profondément travaillée. J’ai plongé dans cet univers qui m’est étranger et j’ai apprécié pouvoir le découvrir sans manière ni pitié.
