L’éveil, Kate Chopin.

L'éveil

Traduit de l’anglais par Michelle Herpe-Voslinsky
Editions Liana Levi

« De très bonne heure elle avait appréhendé instinctivement la dualité de la vie : la vie extérieure où l’on s’adapte, la vie intérieure où l’on s’interroge.« 

Fin du XIXème siècle en Louisiane. C’est l’été et les notables Créoles se rassemblent au bord de mer à la pension Le Brun. Edna Pontellier, son mari et ses deux jeunes enfants, trouvent peu à peu leur routine. Entre bains de mer et soirées musicales, chacun a du temps pour songer et socialiser.
Sensible aux différentes personnalités et situations des personnes logeant à la pension, Edna se rend progressivement compte des conventions et contraintes qui régissent sa vie d’épouse et de mère. Un élan amoureux imprévu l’amènera à changer considérablement sa façon de vivre…

Quelle merveille que ce livre! Je n’en reviens toujours pas qu’il ait été publié en 1899.
J’aime comment les descriptions de l’indolence estivale et de la nature environnante se mêlent aux états d’âme d’Edna. J’aime les différentes figures de femmes autour d’elle, l’égarement du mari, les remarques du médecin… l’écriture qui montre bien comment la conscience se développe et l’arrachement que cela peut représenter.
J’ai aussi repensé au Journal de nage de Chantal Thomas en lisant les moments ou Edna apprend à nager : « Un sentiment d’exaltation s’empara d’elle comme si elle avait brusquement été investie d’un pouvoir considérable sur son corps et sur son âme. Elle devint audacieuse, téméraire et surestima ses forces. Elle voulait nager très loin, là où aucune femme ne s’était jamais aventurée.« 

Un immense merci @juneeatsbooks pour ce cadeau délicat et bienvenu! Il m’a accompagnée avec beaucoup de douceur et d’intensité et s’est faufilé dans mes réflexions.