L’objet du scandale, Robertson Davies.

L'objet du scandale

Traduit de l’anglais par Arlette Francière.
Editions Rivages

« Adolescent, ç’avait été une brute, un vantard et un mauvais perdant. En grandissant il avait appris à isoler ces traits de caractère, et quelqu’un le connaissant moins bien que moi aurait pu croire qu’il s’était amélioré. Mais je n’ai jamais été de ceux qui croient que les caractéristiques dominantes d’un enfant soient appelées à disparaître avec la maturité ; elles peuvent être immergées ou bien se transformer, mais elles ne s’évaporent pas ; fréquemment elles remontent vigoureusement à la surface à l’approche de la vieillesse.« 

A l’heure de la retraite, un professeur d’histoire perçu comme singulier car passionné par la vie des Saints se remémore son passé. Il considère toute son existence au prisme d’une faute de jeunesse qu’il analyse comme déterminante pour lui et pour son entourage. Ce long aveu va lui permettre d’évoquer ses croyances en une vie symbolique parallèle à la vie pratique.
Une femme un peu trop libre est-elle une madone ou une folle en devenir ? Un enfant qu’on jalouse est-il un futur bourreau ou un futur deus ex-machina ? La prestidigitation est-elle une manipulation ou l’irruption du rêve dans la vie ?

J’ai adoré ce roman qui est le premier d’une trilogie et me promet donc d’autres heures délicieuses de lecture. De structure relativement classique ce livre vous fait d’abord croire que vous lisez un roman d’apprentissage tout à fait agréable. Pourtant, peu à peu et grâce à des pointes d’humour cynique ou un poil vulgaire dans la bouche d’un érudit, le texte dévoile une plus grande richesse et une belle impertinence. Il s’enrichit et se dédouble : j’ai autant profité des personnages, des rebondissements que des idées amenées. Un vrai plaisir donc.

Un immense merci @margot_montreal d’avoir pensé à moi et de m’avoir conseillé cet auteur ! C’est un délice que ce premier volume, heureusement que j’ai trouvé les autres d’occasions 🙂