Né d’aucune femme, Franck Bouysse.

« Je lui ai promis que personne en saurait rien, que ce serait notre secret, que les mots c’était la seule chose qui pouvait sortir libre de mes doigts. » 

Dans un accès de désespoir, un père vend l’aînée de ses filles à un homme puissant et sans morale, voulant croire que cela offrira au restant de la famille une vie meilleure. Ce geste précipite la jeune Rose sous l’emprise infernale et destructrice d’un homme qui se sert d’elle comme d’un outil. Ce malheur s’étend ensuite comme une onde accumulant les violences, les souffrances et les pertes d’identité autour de lui. 

J’ai beaucoup aimé la construction de ce récit comme une spirale infernale et j’ai beaucoup apprécié également la résistance de cette jeune femme, sa lutte constante contre le courant pour persister, résister et exister. 

Le rôle de l’écriture et des signes (sur le papier comme sur le corps) dans le récit – celui de permettre à chacun de conserver ou de trouver le sens de sa vie – fonctionne comme une évidence salvatrice.  

Je suis admirative de ce texte mais je suis restée un peu mitigée sur le choix de sa conclusion que je ne sais comment interpréter.