Nirliit, Juliana Leveillé-Trudel.
« Le Nord est dur pour le coeur. Le Nord est un enfant ballotté d’une famille d’accueil à une autre, le Nord ne veut pas être rejeté de nouveau, le Nord te fait une vie impossible jusqu’à ce que ton coeur n’en puisse plus et que tu le quittes avant d’exploser et il pourra te dire voilà : je le savais, tu m’abandonnes. Parce qu’on vous abandonne tout le temps, qu’on fait de vous des parenthèses à l’infini, des aventures que l’on vient vivre pour un temps avant de retrouver nos vies rangées du Sud ou repartir vers de nouvelles expériences qui nous semblent maintenant plus alléchantes que votre exotisme du Nord.«
Revenue dans le grand Nord pour la saison, une femme blanche fait le deuil de son amie Inuit assassinée. Elle raconte son attachement pour cette terre et cette communauté – comme un tombeau à la mémoire de l’absente.
Un texte âpre, entre observation sans concession et éloquence poétique. Violence, alcool, désespoir et quête éternelle de l’amour nous plongent au cœur d’une communauté malmenée par l’Histoire.
J’ai énormément aimé ce texte, très beau et très évocateur.