Outsiders, études de sociologie de la déviance, Howard S. Becker.

Outsiders

Traduit de l’anglais par J.-P. Briand et J.-M. Chapoulie.
Editions Metailié

« (…) rester normal représente un enjeu trop important pour qu’il se laisse influencer par des tentations déviantes.« 

A partir de quand devient-on un.e « outsider », un.e déviant.e ? Qui fait la norme, quand et pourquoi ?
Être déviant.e est-il un état ponctuel, un bref écart ou bien une carrière construite jusqu’à être irrémédiablement perdu.e pour la norme ? Peut-on rester secrètement déviant.e ?
Autant de questions essentielles structurant nos façons de vivre ensemble.
Ecrit en 1950 aux Etats-Unis en s’appuyant sur l’observation de deux « terrains », les fumeurs de marijuana et les musiciens de jazz, cet essai analyse les enjeux de pouvoir et les relations entre les personnes « déviantes », celles fabriquant les normes et celles menant la répression.
Il est complété par quelques chapitres considérant les raisons du succès durable de cet ouvrage et une réflexion sur la notion d’opinion publique.

J’ai pris plein de notes au cours de cette lecture dont j’ai apprécié la clarté (et l’immersion dans un univers qui peut sembler désuet aujourd’hui) ainsi que la fluidité.
Je m’intéresse depuis longtemps aux courants qui irriguent nos dynamiques collectives : j’ai trouvé dans ce livre matière à réfléchir, méthode et perspectives pour affuter mon regard.
Rien de pédant dans ce texte mais une attention portée aux détails, sur le terrain ainsi qu’un équilibre très agréable à lire entre rigueur et intuition.