Paresse pour tous, Hadrien Klent.
Le Tripode
« La paresse, ce n’est ni la flemme, ni la mollesse, ni la dépression. La paresse, c’est tout autre chose: c’est se construire sa propre vie, son propre rythme, son rapport au temps – ne plus le subir. La paresse au XXIe siècle c’est avoir du temps pour s’occuper de soi, des autres, de la planète: c’est se préoccuper enfin des choses essentielles à la bonne marche d’une société. C’est renoncer à l’individualisme, à l’égoïsme, à la destruction méthodique de notre planète. C’est ouvrir un espace; des espaces. C’est se poser. Et même se re-poser: se poser à nouveau, chaque jour, la question de ce qu’on est, de ce qu’on veut faire, de ce qu’on doit faire.«
En 2020, Emilien Long – prix Nobel d’économie – se confine dans les calanques marseillaises. Il en profite pour écrire un livre de vulgarisation contre le productivisme et saluant les vertus de l’oisiveté. Devant le succès fulgurant de son ouvrage et de ses interviews, encouragé par son éditrice et ses ami.es, il décide de candidater à la présidence de la République. Il se constitue une équipe et un programme à l’image de ses idées : à contre-courant.
Cette lecture m’a fait beaucoup de bien et cela tient à peu de choses je m’en rend bien compte quelques semaines plus tard. L’écriture est très fluide et agréable à lire sans pour autant être remarquable, les personnages sont assez caricaturaux mais d’une façon plaisante, l’histoire est un peu folle, d’une douce extravagance. Tout cela crée un environnement propice au partage d’idées militantes.
Le simple fait d’imaginer un monde où on travaillerait 15h par semaine ouvre de nombreuses fenêtres. On y songe au rythme de nos vies, on y rêve d’équilibres différents, on envisage les effets sur la répartition des richesses, on regarde différemment ce qui compte pour nous en tant qu’individu et en tant que collectif.