Petite sale, Louise Mey.
« Monsieur si riche, lui, pour de vrai, parce qu’il possède la terre grasse de cadavres, devant lui on baisse les yeux parce qu’on a peur, et la peur, ce n’est pas le respect. Mais ça, elle ne le dit jamais, surtout pas. Le dire, ce serait le penser et quand on est une fille comme elle, si on vous voit penser c’est le début des ennuis.«
Catherine n’a pas de nom ni vraiment de prénom. Aux yeux de Monsieur et Madame, elle est la petite sale, la cul terreuse qui trime dans la cour ou la cuisine.
Un jour, la petite-fille de Monsieur disparaît. Une rançon lui est demandée. Cet homme si influent convoque les forces de l’ordre pour la retrouver et épargner son argent. Deux flics parisiens s’installent au village en renfort et c’est tout le microcosme local qui est peu à peu mis à nu.
J’ai adoré ce polar nerveux et rural. Il est brillamment construit et toute sa mécanique repose sur les systèmes de domination locaux, explicites comme implicites. Je l’ai trouvé profondément juste.