Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes, Lionel Shriver.

Quatre heures vingt deux

Traduit de l’anglais par Catherine Gibert.
@editionsbelfond

 » Je n’adorais pas courir. Voilà un tuyau pour toi : personne n’aime courir. Les gens font semblant, mais ils mentent. La seule satisfaction, c’est d’avoir couru. Sur le moment, c’est ennuyeux et pénible, dans le sens où il faut fournir un effort et non parce que c’est difficile de savoir le faire. C’est répétitif. N’espère pas y trouver la révélation de quoi que ce soit.« 

Serenata Terpsichore (mais quel nom ! De la musique et de la danse !) a été sportive toute sa vie, jugeant de bon aloi d’entretenir son corps comme un vecteur essentiel de sa liberté. Maintenant âgée d’une soixantaine d’années et affublée d’un genou arthritique au point de nécessiter une opération, elle est bien obligée de réviser son mode de vie et cela ne se fait pas sans amertume.
Alors quand son doux mari – tout juste douloureusement licencié – se met en tête de reconquérir son estime de soi et sa virilité en se lançant le défi de faire un marathon coaché par une accorte trentenaire, elle a du mal à ne pas y voir une forme d’ironie cinglante.
La vieillesse et le mariage ne sont pas des longs fleuves tranquilles…

Quel bouquin ! J’en suis sortie toute courbaturée, essorée par l’esprit acide de l’auteure qui vise toujours juste mais n’épargne personne.
Une lecture parfois un peu agaçante, notamment dans sa volonté de toucher à beaucoup de sujets de société à la fois, mais aussi parfaitement réjouissante. Il fait réagir comme tous les bouquins de l’auteure …