Aujourd’hui pour #lesdouxmotsdudimanche un mot terrible et actuel : suspicion.

La suspicion c’est le soupçon, la défiance mêlés d’incrédulité, de doute. Elle est fondée sur des sentiments, des intuitions et des à priori…. C’est aussi, et vous me voyez venir, le diagnostic provisoire d’une maladie en attendant un nouvel examen ou la réponse d’une analyse.
Le mot vient du terme soupçon qui lui-même du latin suspicere «regarder de bas en haut», «suspecter, soupçonner».

Bref, la suspicion c’est l’attente qui voit le verre à moitié vide… qui part du principe que le personne est mauvaise, toxique. Et quand la suspicion s’installe, elle place tout le travail du côté du « défendeur » pour lutter contre les a priori et les préjugés et construire la confiance.

Mon père ayant fait sa thèse sur « Suspects et suspicion à Paris 10 août-9 thermidor an II » ce mot m’est, par héritage presque, devenu familier. Je vois comment un élément de nature réactionnaire peut venir nourrir des actes révolutionnaires.

Cependant je reste une idéaliste j’aimerais que nos suspicions nourrissent notre imagination plutôt que nos peurs. Et je m’entraîne tous les jours dans le métro à soupçonner mes voisins de rame : ce monsieur à l’air revêche là… je le soupçonne de bien cacher son jeu et de faire des blagues de collégien à sa femme le soir; la dame qui s’échauffe contre sa voisine qui l’a un peu bousculée… je la soupçonne d’être une bénévole enthousiaste dans une association d’aide aux devoirs…
Testez l’exercice : c’est indolore, franchement drôle et, qui sait, cela pourrait nous rendre philanthrope !