Trois courts textes de Richard Wright

Trois courts textes de Richard Wright

Trois courts textes de Richard Wright : « L’homme qui a vu l’inondation », traduit de l’anglais par Jacqueline Bernard et Claude-Edmonde Magny; « Là-bas près de la rivière », traduit par Boris Vian et « L’homme qui vivait sous terre », traduit par Claude-Edmonde Magny.
Editions Folio.

« Il faut que je me cache, se dit-il. Sa poitrine se soulevait tandis qu’il attendait, recroquevillé, dans un coin sombre du vestibule. Il était las de courir et de toujours se dissimuler. »

La rivière monte et recouvre de boue toutes les maigres possessions d’une famille noire déjà endettée auprès des Blancs.
Les flots montent et un homme noir tente le tout pour le tout afin de mener son épouse épuisée à l’hôpital des Blancs pour qu’elle y accouche en sécurité.
Un homme noir poursuivi par la police pour un meurtre qu’il n’a pas commis se réfugie dans les égouts et les souterrains de la ville après avoir été contraint de signer des aveux.

Trois histoires où, en quelques phrases très ramassées, l’auteur fait surgir tout un monde complexe et oppressant avec clarté. Une tension parcourt chacune des lignes, celle de la menace vitale qui plane sur les protagonistes en tant que Noirs. Qu’ils aient tort ou raison, qu’ils soient criminels ou innocents, qu’ils soient seuls ou en famille ils se savent en danger.
J’ai trouvé ces trois textes très forts et L’homme qui vivait sous terre m’a particulièrement secouée. Il m’a donné le sentiment de voir se dérouler devant moi une tragédie à l’issue évidente. Une mécanique inarrêtable tant la violence exercée par les Blancs sur les Noirs est constante et codifiée.
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Je découvre Ricard Wright (que j’étais pourtant persuadée d’avoir déjà lu) grâce @timesdontchange qui pilote pour bien finir l’année le fantastique bookclub #cemoiscionlit de @palir_au_soleil