Un mensonge sur mon père, John Burnside.

Traduit de l’écossais par Catherine Richard.
Editions Métailié.

« Je suis sûr que mon père ressentait ces choses – mais ces mots sont les miens, et c’est ça le véritable mensonge sur mon père. Je ne peux parler de lui sans parler de moi, de même que je ne peux me regarder dans un miroir sans y voir son visage.« 

Le père de l’auteur était un menteur invétéré. Menteur pour s’inventer une vie plus flamboyante que celle d’un ouvrier pauvre et alcoolique de la classe ouvrière écossaise. Menteur pour se raconter entouré d’amour quand il n’avait pas été désiré, qu’il avait été abandonné et ne savait pas recevoir un amour marital ou filial. Menteur peut-être pour ouvrir des horizons à son fils, lui donner envie d’autre chose.
Qui sait. Le fils s’épuise à écoper les mensonges du père, hérite de ses angoisses comme de ses travers, se confronte à son tour à la paternité et doit choisir quelle histoire raconter.

J’aime énormément l’écriture de John Burnside : j’oublie en grande partie les histoires de ses romans mais les atmosphères qu’il a su créer me suivent longuement et resurgissent en moi des années plus tard.
Ici, il fait froid, pluvieux, les mecs sont ligotés par leur milieu social et leurs préjugés, l’addiction offre mille visages et l’auteur enrage. L’accumulation des risques pris et celle des mots convoqués m’ont beaucoup touchée.

Je vous conseille aussi Le bruit du dégel et L’été des noyés du même auteur.