Une femme de demain, Coralie Glyn
Traduit de l’anglais par Leslie De Bont.
Editions Cambourakis
« – Mais le mariage est la vocation des femmes, dis-je, citant un adage que j’avais énormément entendu au XIXème siècle.
– C’est la vocation de certaines femmes, répondit Lettice assez sèchement. Mais faire montre d’une aptitude pour le mariage, comme le talent artistique, n’est pas donné à tout le monde.«
1896 : une dame anglaise bien sous tous rapports (elle maîtrise toutes les conventions de son monde) attrape un mauvais rhume et finit dans la tombe. Elle s’y réveille, se libère de son cercueil et rentre à son manoir. Las, il s’est passé cent ans – nous sommes en 1996 – et les lieux sont habités par une de ses descendantes aux manières pour le moins surprenantes. Elle s’habille comme un homme, reçoit sans chaperon et a une vie professionnelle bien remplie.
Le face à face entre les deux femmes promet d’être truculent et instructif.
Ecrit en 1896, ce roman d’anticipation est tout à fait réjouissant.
Il y a des clairvoyances incroyables, des dialogues improbables et un ton désuet assez déroutant pour moi étant donné la modernité du propos.
Je suis aussi ravie de voir à quel point, depuis toujours, écrire un roman est un moyen de rendre réalistes/probables des convictions politiques fortes, de leur permettre d’advenir.