Le langage de la nuit, Ursula K. Le Guin.
Traduit de l’américain par Francis Guévremont.
« Selon moi, mûrir ne signifie pas vieillir mais se développer : un adulte n’est pas un enfant mort mais un enfant qui a survécu. Selon moi, toutes les plus belles facultés d’un être humain parvenu à maturité sont présentes dans l’enfant, et si on encourage le développement de ces facultés pendant la jeunesse, elles s’exerceront bien, en toute sagesse, chez l’adulte. Si en revanche elles sont réprimées et refoulées au cours de l’enfance, elles ne se développeront pas et compromettront la personnalité de l’adulte. Enfin, selon moi, la faculté la plus profondément humaine, et humaniste, est l’imagination.«
Dans ce recueil d’essais réjouissants l’auteure aborde pêle-mêle et avec beaucoup de vigueur : la fantasy, l’importance du style d’écriture, la société de consommation écervelée, le pouvoir de l’imagination, le consensus mou autour de figures qu’on veut toujours déclarer mythiques alors qu’elles ne sont pas habitées, comment Jung peut être utile pour réfléchir aux qualités d’un roman, les rapports hommes- femmes, à quel point la lecture est une façon de grandir en s’ouvrant au monde…
J’ai adoré lire l’impertinence et l’ironie joyeuse de cette auteure ! Ses raisonnements sont parfois tendancieux et elle est souvent tombée elle-même dans les écueils qu’elle dénonce mais sa passion et sa volonté de faire progresser la réflexion autour des littératures de l’imaginaire est vivifiante.
Un grand merci @palir_au_soleil 😊 pour le super bookclub #cemoiscionlit qui m’aura permis de découvrir cette auteure sous plusieurs facettes !