Boy erased, Garrard Conley.
Traduit de l’américain par Jean-Baptiste Bernet.
Editions Autrement.
« J’avais entamé cette thérapie en pensant que ma sexualité n’importait pas, mais j’avais découvert que toutes les facettes de ma personnalité étaient intimement connectées. En ôtant l’une d’elles, on faisait s’écrouler tout le reste.«
Lorsque les parents de l’auteur, des baptistes ultra-conservateurs et impliqués dans la vie de leur église, apprennent son homosexualité une opération de sauvetage est lancée. Convaincus que celui-ci peut-être rédimé et que cette épreuve sera surmontée avec de la foi et du travail, ils l’inscrivent dans un programme de reconversion. Entre série d’étapes façon alcooliques anonymes, règles en pagaille et scrutation permanente il faut démontrer sa bonne volonté et abandonner toute vie privée.
Si ce récit est instructif par l’emprise nocive qu’il décrit, j’ai surtout apprécié la description des rapports entre l’auteur et sa mère et celle d’une communauté américaine où la réussite par le conformisme est une obsession.
J’ai cependant eu du mal avec l’écriture, à la fois très « plate » (peut-être dans une logique de distanciation) et traduite dans un français parfois bancal. Il s’agit pour moi avant tout d’un témoignage que j’espère salvateur pour son auteur.